Depuis l’antiquité, la culture est définie comme un loisir et faisait partie de l’éducation des jeunes gens par opposition au travail, et, restait donc le domaine de l’aristocratie !
 La culture au sens grec du terme de la skholé, pris dans l’acception que lui donnent le plus souvent Platon et Aristote, est à la fois le temps dont on dispose pour soi-même, donc pour prendre soin de soi et par relation de proximité, le temps de l’étude et de la méditation, car c’est seulement par ces moyens qu’on peut vraiment prendre soin de son âme. Se cultiver, c’est prendre soin de soi, c’est donc aussi se former, s’exercer, permettre que se forgent les vertus et que se développent toutes les potentialités dont on est porteur.

Avoir du loisir, et se cultiver, c’est véritablement être un homme libre.

L’Etat et la Culture de la Révolution à aujourd’hui


 Dans la continuité de la monarchie, l’Etat, en France traditionnellement centralisateur, a  conservé dans le domaine culturel un rôle important de mécénat, de protection et de contrôle. liant éducation du peuple et culture. Il lui a consacré une importante réglementation et a favorisé la création de nombreux organismes et institutions, mais ce n’est qu’à la suite d’un long processus que naîtra un ministère de la Culture à part entière .


Si, dès l’ère Malraux, la culture et l’action artistique sont devenues des enjeux politiques importants, la période du premier ministère Lang, de 1981 à 1986, a constitué un tournant majeur en raison de la place très forte alors prise par la politique culturelle, grâce à l’importance des moyens financiers consacrés par ce Gouvernement .
 
La dimension du politique dans la Culture :

    Lors de l’adoption des lois de décentralisation, en 1982 et 1983, les compétences culturelles appartiennent désormais simultanément à toutes les collectivités. Les crédits du Ministère de la Culture sont gérés par les Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC). La présence des logos des différents partenaires sur la moindre affiche de spectacle prouve que le régime de coopération financière entre les diverses autorités publiques est bien installé. La culture est aussi devenue une affaire d’économie ... les sponsors privés peuvent être aussi des partenaires influents .

  Politique et Culture sont donc unies pour le meilleur ( et pour le pire ?) :

- Inventaire du patrimoine et sa valorisation  (tourisme)
- Mission des musées : conserver, restaurer, étudier, enrichir leurs collections en les rendant accessibles au plus grand nombre.
- Offre culturelle et éducative des bibliothèques, intégration du développement des nouvelles techniques  de stockage et de diffusion (CD, CD-ROMS, Internet…VOD…)
- Soutien aux spectacles vivants, troupes de théâtre ( dont les centres dramatiques), aux musiciens ( enseignement dans  les conservatoires), soutien au cinéma avec le CNC (Centre National de la Cinématographie), soutien du Marché de l’Art,(dont la loi dite du 1% qui profite aux artistes reconnus lors des grands chantiers publics).


    Multiculturalisme, droits d’auteurs, financement des arts, exception culturelle, etc…, les questions culturelles sont omniprésentes dans l’agenda politique des sociétés contemporaines. Touchant à des enjeux technologiques, industriels et de cohésion sociale, mais aussi, de plus en plus, de régulation des échanges internationaux, les politiques culturelles dépassent les intérêts sectoriels du monde des arts et de la culture.
   Les recherches en sciences sociales sur l’art et la culture font d’ailleurs nettement ressortir l’extension des enjeux et la pluralité de leurs dimensions politiques.
-  inégalités sociales d’accès à la culture,
-  inégalités de traitement des différents registres culturels dans l’action des pouvoirs publics,
- inégalités liées aux rapports entre culture « savante », culture populaire et culture de masse.

Si la culture est une dimension à part entière de la politique de la ville, ce n’est pas sans raison. En dépit des difficultés de chacun, elle peut donner une image positive du quartier, peut transformer le regard des habitants sur eux-mêmes comme celui de ceux-ci sur toute la ville.


La politique municipale est de ce fait au cœur du problème et fait le lien entre l’Etat et les habitants ... avec une politique culturelle de la ville… hélas peu visible sinon absente à Chevigny-Saint-Sauveur.