La Commission Départementale d'Aménagement Commercial (CDAC), composée de personnes qualifiées en matière de consommation, de développement durable et d'aménagement commercial, se prononce obligatoirement sur les projets de plus de 1 000 m2 de surface commerciale.
    Lidl Panneau 2Elle avait refusé en juillet 2014 l'implantation d'un LIDL de 1266 m2 en entrée de ville (voir notre article du "4Pages" d'octobre 2014) à cause de l'éloignement des transports en commun et de la concentration de surfaces de vente dans l'est de l'agglomération. De plus il y avait des risques pour les piétons à traverser la RD 107 pour rejoindre de l'autre côté le magasin Colruyt ou le restaurant Mac Do. Enfin la CDAC pointait du doigt le manque d'intégration urbanistique et paysagère du projet, et surtout les nouveaux flux de véhicules alors que les axes routiers desservant le site connaissent déjà des difficultés aux heures de pointe.
    Décision politique, avait-on dit. Un recours avait alors été déposé auprès de la Commission Nationale (CNAC), ainsi qu'un permis de construire d'une surface de moins de 1000 m2 pour éviter un second refus. Le maire était allé défendre le projet à Paris. La CNAC, organisme extérieur au département, que l'on ne peut accuser de parti pris, a confirmé le refus en novembre 2014 avec des arguments similaires à la CDAC. Citons ses conclusions :

  • "le projet, qui s'implantera à 700 m du centre-ville de Chevigny-Saint-Sauveur ne s'inscrira pas en continuité du bâti existant et générera de l'étalement urbain ;"
  • "le projet qui consiste à déplacer en entrée de ville de Chevigny-Saint-Sauveur le magasin LIDL actuellement exploité dans l'ensemble commercial "Grand Quetigny", à quelques minutes en voiture, risque de détourner les consommateurs du centre-ville de Chevigny-Saint-Sauveur, sans conserver sa clientèle qui fréquente aujourd'hui le site de Quetigny; le projet risque d'avoir un effet négatif sur l'animation de la vie locale."
  • "le dossier ne comporte aucune étude de trafic permettant d'apprécier l'impact du projet sur les flux de circulation et la qualité de la desserte automobile, notamment en terme de sécurité; la desserte par les transports en commun n'est pas satisfaisante."
  • "le projet entraînera l'artificialisation de terres encore naturelles aujourd'hui, sans prévoir de compensation à cette imperméabilisation;"(inondations)
  • "malgré son implantation en entrée de ville, il ne s'accompagnera d'aucun effort architectural, ni de végétalisation; le dossier ne traite pas suffisamment des nuisances que le projet est susceptible de générer."

    Les arguments de ces commissions indépendantes correspondent à ce que nous écrivons depuis des années dans le "4Pages". Un LIDL de 990 m2 sera finalement réalisé (pas besoin d'autorisation) sans résoudre aucun des problèmes soulevés.
    Nous ne prenons pas parti dans la guerre commerciale impitoyable que se livrent les grandes surfaces commerciales. Elles s'implantent à côté des concurrents pour les affaiblir, quitte à perdre momentanément de l'argent. Elles affaiblissent surtout le petit commerce de proximité qui souffre et risque de disparaître. Le rôle des élus est de respecter un équilibre en maîtrisant les nouvelles implantations. Mais sur la ZAC "Les Terres Rousses", ils ont cédé à des intermédiaires le pouvoir de décider .