La ZAC "Les Terres Rouses", ex ZAC 6NA, nous vous en avons déjà parlé il y a deux ans, en avril 2011 et dans le "4Pages" de juin 2011, carte à l'appui. Elle est située à proximité du nouveau rond-point, vers l'église de la Visitation. La commune a dû emprunter sur deux ans (prêt relais) pour démarrer les travaux d'aménagement (rond-point, voirie, réseaux ...). C'est la vente des terrains qui doit permettre à terme d'équilibrer le budget de la ZAC. Mais deux ans passent vite, et la municipalité doit maintenant vendre à tout prix les terrains pour rembourser les prêts relais.
Les deux premiers terrains dans le nord de la ZAC, plus du terrain non constructible, ont été vendus par la Mairie à la Société Sainte Jeanne, un vendeur de biens.
Le premier terrain fait environ 8 800 m2 :

  • 6 500 m2 dans la ZAC vendus à 75 € le m2 ,
  • et 2 300 m2 hors ZAC, en zone non constructible, vendus à 3 € le m2.

Hausse-des-prix-terrainsLe terrain non constructible hors ZAC est destiné à réaliser un parking pour le supermarché Colruyt en cours de construction. Nous avons dénoncé dès 2011 l'inclusion de cette seconde partie du terrain située en zone non constructible car elle était susceptible d''être revendue plus tard comme faisant partie de la ZAC, et de générer ainsi une importante plus-value au moment de la revente. Eh bien cela n'a pas manqué. A peine deux mois après son achat par la société Sainte Jeanne, cette dernière a revendu le premier terrain à 165 € le m2 au supermarché Colruyt, générant une plus-value faramineuse d'environ 1 million d'euros. Aucun aménagement supplémentaire n'a été fait. Qu'un vendeur de biens revende des terrains au prix fort, c'est courant. Mais à ce niveau, c'est rare ! On peut s'interroger sur l'intérêt pour un supermarché d'acheter à un intermédiaire un terrain 2 fois le prix qu'il l'aurait payé à la commune.
Compte tenu des supermarchés présents à Chevigny et dans les villes voisines, un supermarché supplémentaire était-il nécessaire ? Sera-t-il viable ? Les 13 emplois annoncés seront-ils pérennes ? Les promoteurs de l'opération doivent en douter eux-mêmes puisque le permis de construire fait état d'une surface commerciale de 998 m2, 2 m2 en-dessous du seuil de 1 000 m2 qui aurait rendu obligatoire une autorisation préliminaire de la Commission Départementale d'Aménagement Commercial. Et le petit commerce de proximité (boucherie, boulangerie, ...), y a-t-on pensé ?
Le second terrain de 6 000 m2 n'a pas été encore revendu par Sainte Jeanne. Il sera sans doute plus difficile d'y réaliser une plus-value similaire. Et ça continue pourtant : au sud, de l'autre côté du rond-point, la mairie a décidé de réserver 28 000 nouveaux m2 à Sainte Jeanne. Pour faire quoi ? La mairie n'en sait rien, et ça ne l'inquiète pas ! Nous, si !
A vendre à des intermédiaires, la commune ne maîtrise plus les entreprises qui vont s'installer : peu importe qui gagne quoi sur les transactions, on tâche juste d'équilibrer les comptes, dans l'urgence ! On se fiche pas mal de ce qui va être installé et par qui. On ne se soucie pas de ce qui sera utile aux Chevignois ou de pérennité des emplois.
Et que deviennent les équipements publics d'intérêt communal promis à la création de la ZAC ? Euh... Y en a pas ! Si on vous dit "la caserne des pompiers", elle relève du département, du SDIS, pas de la ville.
Sur les terrains cédés à des intermédiaires, la ville n'a plus voix au chapitre : elle ne maîtrise pas les activités qui vont s'installer. Elle ne sait même pas qui va s'installer, dans quelles conditions, etc...
Ce n'est pas notre conception de l'aménagement de la commune.