A la base de toute démocratie moderne il y a le choix majoritaire des citoyens. Mais ce choix n’a de sens que s’il est libre, est surtout éclairé, c’est-à-dire si les citoyens sont correctement informés.
A Chevigny St Sauveur, la volonté affirmée du maire en place est d’écrire le moins possible sur les affaires de la cité, appliquant à la lettre l’adage « pour vivre heureux, vivons cachés ». Il y a bien le « quatre pages » pour informer les habitants, mais les informations y sont réduites aux activités des associations. Il n’y faut surtout pas d’articles sur la gestion municipale. Car lorsqu’une commune diffuse un bulletin d’information sur sa gestion et ses réalisations, la loi prévoit qu’un espace soit réservé à l’expression des conseillers n’appartenant pas à la majorité municipale. Pour éviter cela, il faut que les informations du « quatre pages » soient les plus neutres possibles.
Chevigny est la seule ville de l’agglomération où l’opposition et la majorité ne confrontent pas leurs idées dans un journal municipal à destination des habitants. Pour parler des décisions de gestion municipale, on s’en remet donc au journal local, dont on connaît l’impartialité, et qui n’a pas d’obligation de respect de l’expression minoritaire.
Restent les procès-verbaux des conseils municipaux. A ne pas confondre avec les comptes-rendus qui sont affichés sous huitaine en mairie, et qui donnent simplement la liste les affaires traitées en conseil municipal et le résultat des votes. Les procès verbaux eux ont pour objet de rendre compte des débats au sein du conseil municipal et doivent être validés par les conseillers lors de la séance suivante. Dans le souci d’une meilleure transparence de la vie locale, tout citoyen a le droit de se les faire communiquer, et de s’informer ainsi de ce qui se dit au conseil municipal. De nombreuses villes les mettent depuis longtemps à disposition sur Internet. Chez nous le maire et certains de ses adjoints ont décidé que les procès-verbaux seraient dorénavant réduits au minimum, car on ne sait jamais quelle lecture pourrait en être faite. C’est ainsi que, depuis quelques séances du conseil, des dizaines de minutes de discussion entre majorité et opposition, sur des sujets essentiels pour la vie de la cité, sont réduites à une ou deux lignes dans le procès verbal. Dans le même temps, des questions plus anodines mais moins gênantes pour la majorité y sont largement développées.
Le droit des citoyens à l’information est un droit fondamental et l’opposition n’acceptera pas qu’on le réduise. Elle veillera à ce que les procès verbaux des conseils municipaux reflètent bien la teneur des débats.
Louis LEGRAND